« LE KIRCHBERG est le site symbole de l'Alsace Bossue, la synthèse des secrets de ce pays. Histoire, religion, animations, convivialité et nature dans la sérénité. »

SON HISTOIRE

Bulletins trimestriels de la SHASE - cahier 73/74 (01/02/1971)

Le village de Berg était primitivement situé sur la colline du Kirchberg, entre les villages actuels de Berg et de Thal. Dès le début du VIIIe siècle, une basilique sur la montagne, dédié à Saint Martin est mentionnée par les chartes. C’est un noble du nom de Grodowin, qui en 716, fit don de cette église et de ses dépendances à l’abbaye de Wissembourg. En 1180 un dénommé Alardus était prêtre-desservant à Berg. À la même époque les comtes de Sarrewerden possèdent le droit de nommer le curé. Mais en 1337 Frédéric de Sarrewerden cède ce droit à l’abbaye Saint-Etienne, près de Saint-Avold, en échange de l’église de Forbach. En 1557, les comtes introduisent la réforme à Berg.

Au XVe siècle déjà, une partie de la population s’établit au pied de la colline, mais ce n’est qu’après les guerres dévastatrices et notamment la peste sévissant dans cette contrée au XVIIe siècle, que les derniers habitants quittèrent le plateau. La nouvelle agglomération, bien que située dans la vallée, conservera le nom du village primitif, seule l’église subsiste sur la hauteur. Une restauration peut-être même une reconstruction de la nef eut lieu en 1606. En 1644 la population dut engager les deux cloches pour payer de lourdes impositions de guerre.

En 1687, les visiteurs envoyés par l’évêque de Metz, découvrirent une église entièrement vide, où porte et fenêtres étaient décrochées. Le roi fait alors procéder à quelques réparations. Après le traité de Ryswick en 1697, le simultaneum est imposé. Mais vers 1771, en exécution de la convention intervenue entre Louis XV et le prince Guillaume-Henri de Nassau-Sarrebruck, une église protestante est construite dans le nouveau village de Berg, au pied de la colline. En 1774, les catholiques, qui utilisent à présent seuls l’église du haut, établissent une sacristie appelée « Dresskammer » derrière le chœur de l’église. En 1839 les paroissiens se plaignent du danger que représente la nef menaçant ruine. Ce n’est pourtant qu’en 1893 que celle-ci sera démolie, lorsqu’est érigée une nouvelle église catholique dans le village de Thal.

En 1895 d’ailleurs, la tour avait été frappée par la foudre. Mais ce n’est que vers 1903 qu’on l’a réparée, et aménagé le chœur en chapelle de cimetière; un porche sans style prend la place de l’ancienne nef. Entre les deux guerres, ce porche est allongé d’une travée, de manière à recréer le volume perdu. Pendant les durs combats de l’hiver 1944-45, l’antique clocher servit de cible aux artilleurs américains qui finirent par le détruire. En 1947 la tour fut reconstruite et la chapelle restaurée par l’architecte Breitenbach de Saverne.

Le clocher roman original n’existe plus, mais la description qu’en donne Rahtgens et ses relevés permettent d’en connaître parfaitement la structure. Exécuté comme l’était d’ailleurs la nef, en petits moellons de calcaire régulièrement posés, il possédait à la base un diamètre intérieur de 3,50 m, avec une épaisseur du mur de 1,10 m. Les Maçonneries présentaient un galbe assez prononcé, et la section de la tour n’était pas parfaitement circulaire. L’extérieur, recouvert de badigeon, était entièrement lisse, sans ressaut, ni bandeau, jusqu’à la corniche de la toiture conique régnant à 16,10 m au-dessus du dallage du chœur. Par contre, Rahtgens observa deux élargissements successifs du diamètre intérieur : après un parcours de 4,90 m suivait un premier élargissement d’une hauteur de 8,20 m, s’arrêtant sous le plancher du beffroi. Le mur du dernier étage, haut de 2,90 m, n’avait plus que 65 cm d’épaisseur, Il était percé de trois ouïes géminées à la colonnette médiane datant, d’après leur décor (chapiteaux cubiques, bases attiques à griffes, tailloirs allongés en marteau) de la deuxième moitié du XIIe siècle. Ces baies s’ouvraient au nord et à l’est, du côté de la pente.

Un escalier de meunier et des échelles permettaient d’atteindre le beffroi. Au bas de la charpente de la flèche était gravé le millésime 1726. Les deux étages inférieurs auraient été, d’après Kraus, plus anciens que le XIIe siècle. En tout cas, la porte en ogive placée au niveau du chœur, présentant un chanfrein terminé en volute et feuillage, ne datait que du XVIe siècle. L’accès primitif à la tour devait, comme à Weyer, se situer au-dessus du premier ressaut, à 4,90 m du sol.

Plan de l'église du Kirchberg
Coupe de l'église du Kirchberg d'après Rahtgens

Le chœur rectangulaire (4,65 x 4,85 m dans œuvre), la seule partie ancienne, est recouvert d’une voûte sur croisée d’ogives retombant sur des colonnettes dans les angles. La clé est décorée de feuilles de vigne, mais les chapiteaux à corbeille évasée sont lisses. L’arcade séparant primitivement chœur et nef est en tiers-point, il en est de même de la porte d’accès à la tour. Les fenêtres possèdent un remplage à deux lancettes trilobées, surmontées d’un trèfle. Une des fenêtres est à moitié cachée par la toiture de la sacristie, tandis qu’à l’extérieur les angles du chœur sont étayés par des contreforts très simples.

D’après Rhatgens, le chœur appartiendrait à la première moitié du XIVe siècle. Cette datation, si elle est exacte, correspondrait à la cession du droit de patronage à l’abbaye Saint-Etienne près de Saint-Avold. Lors de la construction de la sacristie en 1774 peut-être même dès 1606, les murs du chœur ont été surélevés de 2 m, en même temps que la charpente. Résultat : le faîtage et les surfaces de la toiture se trouvaient dans le prolongement des éléments correspondants de la nef. Démolie en 1893, cette nef a été taxée de moderne par Kraus. Elle avait néanmoins conservé quelques éléments gothiques : une rosace trilobée incrustée dans le pignon ouest.

Pour plus de clarté, nous fournissons trois croquis retraçant l’évolution de la silhouette de l’église du Kirchberg au cours des âges : le premier état connu est celui de l’époque gothique avec clocher roman, nef et chœur du XIVe siècle. Le croquis suivant est consécutif aux adjonctions de la fin du XVIIIe siècle, avec clocher roman, chœur gothique à toiture surélevée, nef de 1606, sacristie de 1774. Le troisième correspond à la situation au début du XIXe siècle, avec clocher roman, chœur gothique, sacristie de 1774, porche de 1903.

Evolution de la silhouette de l'église du Kirchberg au cours des âges (avant 1606, après 1774 et après 1903)

Berg et ses églises

Le nom de la commune de Berg apparaît pour la première fois en l’an 713 : « In Villa Montie », puis « Bergus » et « Berg » en 718. Le village était propriété de l’évêché de Metz et de l’abbaye de Wissembourg depuis 716.

Du Moyen Âge, nous ne connaissons qu’un seul nom d’ecclésiastique ayant desservit Berg : Alardus (1180). La commune faisait alors partie du chapitre Saint-Etienne de Homburg, par donation de la famille « von Berg »; au milieu du XIIe siècle, les propriétaires sont l’abbaye de Neuwiller et la fondation Saint-Blaise de Sarrewerden.

Au XIIIe siècle, Berg devient propriété des contes de Sarrewerden, puis des Nassau-Sarrebrücken (baillage de Harskirchen en 1745).

Jusque vers la deuxième moitié du Moyen Âge, le village entourait l’église du Kirchberg qui se dresse encore aujourd’hui sur la colline du même nom. Mais cet endroit était relativement inconfortable et surtout peu sûr. Aussi, dès le milieu du XIVe siècle, une partie des habitants alla s’installer au pied de la colline et fonda le village de Thal.

En 1542, lorsque les troupes turques envahirent la Hongrie, un édit impérial ordonna un recensement afin de prélever un impôt permettant de lever les armées nécessaires pour combattre les Turcs. Ce recensement, accepté par les contes de Nassau-Sarrebrücken, indique qu’à Berg habitaient alors 23 familles et 6 domestiques; Thal comptait 14 familles et 5 domestiques au même moment.

La réformation fut introduite relativement tôt à Berg : en 1559, Leonardus KUNKELMANN, prêcha dans l’église du Kirchberg, la justification par la foi.

Peu de temps avant la guerre de Trente Ans (1618–1648), la plupart des villageois descendirent dans la vallée pour y établir un deuxième Berg. L’église resta sur le Kirchberg : ses cloches continuèrent à ponctuer le rythme de la vie du village. À chaque évènement cultuel, les habitants se rendirent au sommet de la colline, soit par le « sentier du Kirchberg » (Kirchbergpfad), soit par le « chemin des morts » (Dodewej).

De 1697 à 1773, l’église du Kirchberg devint église simultanée, c’est-à-dire qu’elle servait à la fois au culte luthérien et à la messe catholique romaine. La fin du simultaneum en 1773 est la preuve de la mise en service d’une nouvelle église protestante. En effet, entre 1770 et 1773, les contes de Nassau firent construire une nouvelle église au village. L’architecte Frédéric Joachim STENGEL en établit les plans; le roi de France, Louis XV paya la moitié du montant de la construction, à condition que les habitants catholiques puissent choisir l’une des deux églises. Leur choix se portera sur le Kirchberg.

La nouvelle église protestante fut construite sur le schéma des « Quersaalkirchen » ou « Breitsaalkirchen », dans lesquelles l’espace est utilisé dans le sens de la largeur. L’autel est placé au milieu de cet espace et la chaire surplombe le tout; les fidèles sont regroupés autour de l’autel et de la chaire (autour de la Parole de Dieu et des sacrements). L’église réformée de Sarrebrücken (Ludwigskirche) et de Sarre-Union (1750), ainsi que les églises de Jugenheim et Grävenwiesbach en R.F.A, ont été construites d’après les mêmes plans.


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